Pour se préparer aux longs voyages et optimiser l’exploration spatiale sans avoir à nourrir les astronautes d’aliments en poudre pendant deux ans, les expériences et recherches pour cultiver des légumes dans l’espace vont bon train et franchissent une nouvelle étape avec l’APH (Advanced Plant Habitat).
Un précurseur : le système Veggie
Installé sur l’ISS depuis 2015, le système Veggie fait de la station spatiale internationale un centre d’expérimentations de culture de légumes dans l’espace. Si des salades, des fleurs et même des choux ont germé et poussé sur l’ISS, le jardinage en microgravité s’avère difficile et délicat. Il n’est en effet pas aisé de faire pousser des légumes dans l’espace, loin des conditions de jardinage classique avec de la terre, de l’eau et la lumière du soleil. Et si cette réussite est déjà un tour de force, elle n’est valable que si les récoltes ont une valeur nutritive suffisante. Une partie de ces récoltes de l’espace a en tout cas été dégustée par les astronautes, qui ont visiblement apprécié autant que le jardinage spatial, comme le montre le tweet d’une astronaute :
I am growing cabbage on station. I love gardening on Earth, and it is just as fun in space… I just need more room to plant more! pic.twitter.com/5hGMltDVCy
— Peggy Whitson (@AstroPeggy) 8 février 2017
L’APH, Advanced Plant Habitat, pour aller encore plus loin
C‘est un module de germination et de croissance qui fonctionne en quasi-autonomie et sous surveillance terrestre, grâce à la présence de 180 capteurs de données, afin d’alléger la tâche des astronautes. Ce carré de 50 cm de côté éclairé par un système de leds à trois couleurs est une chambre de croissance contrôlée dont l’alimentation est assurée par une boucle hydraulique qui fonctionne en vase-clos.
Sa mise en service est imminente
L’arrivée de l’APH est prévu pour le 19 mars 2017, lors du ravitaillement de l’ISS par le cargo Orbital ATK. L’opération PH-01 démarrera dès le dispositif installé et c’est avec des graines d’Arabidopsis qu’il sera inauguré. Bryan Onate, responsable du projet à la Nasa, rappelle que l’agriculture spatiale n’en est qu’à ses balbutiements, ainsi que l’importance du rapport ressources/rendement : « Nous sommes en train d’apprendre comment les plantes poussent dans l’espace et quels niveaux de produits, tels que la lumière et l’eau, sont nécessaires pour que nous puissions maximiser la croissance avec le moins de ressources possibles ».